Origines de la Samba

Il y a plusieurs hypothèses sur l'origine du mot « samba ».
Il pourrait venir du terme « semba » qui signifie vraisemblablement « nombril » dans une des langues des esclaves qui furent arrachés à ce qui est maintenant l'Angola : le bantou. Dans ce contexte, samba veut dire « danser avec gaieté ». Le terme « semba » est ainsi associé à l'umbigada : une invitation à la danse qui consistait à se frotter nombril contre nombril sur des rythmes binaires.
En umbundu, autre langue de la région d'origine des esclaves, samba signifie « être animé, excité ».

La samba est née dans les bidonvilles de Rio de Janeiro au début du XXe siècle. En effet, à la fin du XIXe siècle, suite à l'abolition de l’esclavage, beaucoup de Noirs se dirigent vers cette grande cité (à l'époque capitale du pays) pour travailler dans les docks, comme vendeurs de rue, ou comme domestiques. Ils amènent avec eux leurs danses et leurs percussions africaines.
La première samba enregistrée est « Pelo telefone » (Au téléphone), en 1916 par le chanteur Donga. Les premières sambas sont très influencées par d'autres rythmes de l'époque, comme le maxixe (un rythme très rapide) et la marcha (un rythme simple, binaire et vivace). Une particularité de ces premières samba sont les mouvements très particuliers des mains (dont il ne subsiste de nos jours qu'une faible trace), dérivés de ses antiques fonctions rituelles lorsque le danseur tenait dans chaque main de petits sachets d'herbes aromatiques qu'il agitait sous le nez au rythme de la danse pour se "droguer" de leur parfum.
Des artistes talentueux tels que Pixinguinha, Donga, Heitor dos Prazeres et Sinhô, inventent peu à peu les bases de la samba : une musique à 2/4 ou 4/4 dont la structure rythmique peut se réduire à 2/4, le temps fort étant sur le deuxième temps, avec un accompagnement riche en lignes mélodiques syncopées. Le rythme est donné essentiellement par les instruments de percussion et la guitare.

La samba est restée longtemps, toujours sous l’influence ancestrale, une danse presque exclusivement dansée en solo.
Au fil du temps, elle subit de multiples transformations et évolutions. Au Brésil, elle comporte plusieurs pas caractéristiques, dont le va-et-vient (ou tour à gauche), le balao (ou pas ouvert), le corta jaca (pas très usité), ainsi que des variantes locales (la bahia à São Paolo et la carioca à Rio de Janeiro) dont les musiques diffèrent par le rythme, le tempo et l'atmosphère. Certaines formes de samba sont issues de danses collectives dont les pas proviennent d'une pratique utilitaire. La samba de coco, par exemple, résulte des pas, des rythmes et des chants qui accompagnent le battage de la terre avec les pieds pour la construction de maisons en terre battue.

La samba est arrivée en France durant les années folles, vers 1920. Le style développé en Europe ne ressemble pas à celui adopté au Brésil.

Le tempo idéal de la samba est de cinquante mesures à la minute.